Ecrivain américain.
"Le vieil homme et la mer."
Ed. Folio, 1952
Autres oeuvres : "L'Adieu aux armes", "Pour qui sonne le glas."
QUARTIEME DE COUVERTURE : Tu veux ma mort, poisson, pensa le vieux. C'est ton droit. Camarade, j'ai jamais rien vu de plus grand, ni de plus noble, ni de plus calme, ni de plus beau que toi. Allez, vas-y, tue-moi. Ca m'est égal lequel de nous deux tue l'autre.
Qu'est-ce que je raconte? pensa-t-il. Voilà que je déraille. Faut garder la tête froide. Garde la tête froide et endure ton mal comme un homme. Ou comme un poisson.
RESUME : Le roman le plus célèbre de l'auteur, récompensé du Prix Nobel de littérature. Histoire de Santiago, pêcheur reconnu à Cuba, dans le Gulf-Stream, qui arrive à son quatre-vingt cinquième jour de choux blanc niveau poissons.. Il ira loin cette fois, plus loin que d'habitude, et il fera la rencontre de son ami l'espadon, qu'il décidera de tuer. Qu'il tuera enfin, trois jours après l'avoir ferré, mais inutilement : dévoré au fur et à mesure par les requins, il n'en restera qu'arrêtes et souvenirs.
IMPRESSION : "Il faut voir dans ce poème épique, aux résonnances bibliques et homériques, une parabole : celle de la victoire dans la défaite. C'est un thème cher à Hemingway. L'homme ne triomphe jamais tout à fait - et içi l'échec est total. Mais ce qui importe c'est l'effort pour braver le destin - et içi l'effort est immense.", nous dit le prologue.. Je vois le début de la victoire quand Santiago réussit finalement à tué son frère l'espadon. Je vois la défaite qd les requins dévorent le-dit espadon, amarré à la barque du vieux. J'entrevois la victoire dans ces attaques requinesques : le vieux est et reste vivant (" Le vieil homme respirait avec les plus grandes difficultés; il avait dans la bouche un goût bizarre, ferreux et douceâtre qui l'effraya beaucoup sur le moment. Mais c'était assez peu de chose.") Et pourtant c'est un parfum de solide échec qui plane sur le coeur du vieil homme : la mort de son ami l'espadon est malheureusement inutile. Il était destiné, et Santiago se déculpabilisait en se le répétant, à nourir beaucoup d'hommes avec toutes ses chairs abondantes.. cependant il n'a servit que de goûter aux galanos.
La victoire suprême reste cependant dans l'acte du pêcheur, son refus de la défaite, et son combat jusqu'à la fin. Il passera la journée et la nuit à se battre contre les requins venus cueillir son espadon, avec un harpon, avec un couteau, avec son gourdin.. avec sa volonté..
Hemingway nous laisse avec un Santiago affaiblit mais heureux ("Le vieux révait de lions.") et un village inquiet et solidaire autour du pêcheur miraculé, qui sait maintenant avec raison pourquoi il l'admire tant.
Le concept de force nouvelle dans l'espoir et la détermination est bien illustré içi.
EXTRAIT : "En voilà une idée de faire des petites bêtes mignonnes, fragiles, comme des hirondelles de mer, quand l'océan c'est tellement brutal? C'est beau l'océan, c'est gentil, mais ça peut devenir brutal, bougrement brutal en un clin d'oeil. Ces petits oiseaux-là qui volent, qui plongent, qui chassent avec leurs petites voix tristes, c'est trop délicat pour l'océan."
"Il se souvint d'un couple de marlins dont il avait attrapé la femelle. Les mâles laissent toujours les femelles manger d'abord. Quand cette femelle-là s'était sentie ferrée, elle s'était débattue d'une manière si folle, si épouvantée, si désespérée, qu'elle avait bientôt perdu ses forces. Tout le temps de la lutte, le mâle était resté à ses cotés, croisant et recroisant la ligne, tournoyant en même temps qu'elle à la surface. Il nageait si près que le vieux craignait qu'il ne coupât la ligne avec sa queue. La queue des marlins est coupante comme une faux, d'ailleurs elle ressemble à une faux par la taille et par la forme. Le vieux avait amené la femelle à la gaffe et l'avait assommée à coups de gourdin en se cramponnant à son bec, qui était long comme une épée et rugueux comme du papier de verre; il lui avait assené sur la tête des coups si violents que la peau en était devenue grise comme le tain des glaces; enfin aidé du gamin, il l'avait hissé par-dessus bord. Pendant tout ce temps, le mâle était resté à côté de la barque. Soudain, alors que le vieux s'affairait à dégager les lignes et préparait le harpon, le mâle fit un bond prodigieux hors de l'eau tout près de la barque, afin de voir où était la femelle, puis offrant à l'oeil ses larges rayures mauves, déployant ses grandes ailes couleur de lilas, il retomba dans la mer. Qu'il était beau! Qu'il était fidèle! Le vieux n'avait jamais oublié cela."
"Il rassembla ce qui lui restait de force, de courage et de fierté; il jeta tout cela contre l'agonie du poisson. Celui-ci s'approcha de la barque; il nageait gentiment tout près du vieux, son nez touchait le plat-bord.
Il se préparait à dépasser le bateau. c'était une longue bête argentée aux rayures pourpres, épaisse, large. Dans l'eau, il semblait interminable.
Le vieux lâcha la ligne et mit son pied dessus. Il souleva le harpon aussi haut qu'il put. De toutes ses forces, augmentées de la force nouvelle qu'il venait d'invoquer, il le planta dans le flanc du poisson, derrière la grande nageoire pectorale qui se dressait en l'air à la hauteur de sa poitrine. Il sentit le fer entrer, s'aoouya et pesa de tout son poids pour qu'il pénétrât jusqu'au fond.
Le poisson, la mort dans le ventre, revint à la vie. Dans un ultime déploiement de beauté et de puissance, ce géant fit un bond fantastique. Pendant un instant, il resta comme suspendu en l'air au-dessus du vieil homme et de la barque. Enfin il s'écrasa lourdement dans la mer."
exxlibris, Posté le lundi 05 janvier 2009 18:16
Le message de l'auteur, dans "le vieil homme et la mer" est pour moi un message de vie, de patience. Il nous dit que dans la vie, quand on se passe notre temps, nos heures à faire des efforts en direction de la chose qui nous tient le coeur (donc la course de l'animal pour ce pêcheur), alors la vie prend de la valeur. Hemmingway nous parle aussi de la grandeur que peut avoir le coeur, de ressentir la douleur de l'animal traqué en meme temps qu'il ressent la direction de sa vie. C'est comme les vibrations d'une corde de violon, subtil, haut, et qui s'efface inconsciemment.